Des paysages qui vous coupent le souffle

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11. Le trek bonus

Och, Kirghizistan (05/10/2006)

Le trek bonus Glissez ici une photo de l'étape

Refoulés à la frontière sino-khirgize, les militaires nous racompagnent à Och. Nous ne faisons cependant que quelques kilomètres avec la Jeep. Pourquoi ne sommes nous pas surpris ? Le non-gradé à droite arrête une autre voiture et nous fait signe. Nous changeons de véhicule et saluons deux hommes aux airs de chauffeurs de taxi. Le 4x4 démarre et nous précisons d'emblée que nous ne paierons rien : "Nous sommes en état d'arrestation, en transit pour Osh, tous frais payés par l'armée". Autant mettre les choses au clair, ça sera toujours une carte à jouer à l'arrivée. Inam acquiesce, il parle bien anglais et enclenche sur les questions d'usage. Son collègue lance la voiture entre les cratères, il semble s'amuser follement à tester les limites du véhicule. Soulagés de quitter cette atmosphère frontalière de mauvais film policier, nous plongeons malgré nous dans le fantastique, dans une succession de situations inconcevables…

Panne sèche au milieu du plateau (dont la densité moyenne doit être d'un demi berger et cinquante moutons au kilomètre carré) alors que nous dépassons trois camions à l'arrêt. Le diesel passe d'un réservoir à l'autre au moyen d'un vieux seau et d'une bouteille de Coca.

Nous parlons de nos aventures à Inam qui nous raconte également ses déboires avec le Major: Le 'gros' a doublé son pot de vin sans prévenir et bloque les deux containers qui devaient passer en Chine, pour une centaine de dollars. Inam s'insurge : "comment respecter les plannings si la corruption n'est plus fiable ? Il faut respecter les règles !" Il ira donc voir le chef des douanes demain à Osh, ce n'est pas la première fois que le "gros" déconne.

La nuit va tomber, nouvel arrêt au milieu de nulle part. Inam prend son rouleau de PQ et va s'accroupir derrière un bosquet. Son collègue remplit une seringue sous nos yeux ahuris. "Cold" dit-il. Il sort de la voiture et se la plante dans les fesses, là, au bord de la route.

Il fait finalement noir et Inam a pris le volant. La Jeep fonce entre les nids de poules et les tas de sable posés aléatoirement sur la route. D'énormes tas qui combleront très certainement les cratères un jour ou l'autre. Coup de volant à gauche, coup de volant à droite, un âne s'immobilise dans nos phares, crochet (ce qu'il y a de bien avec les ânes, c'est qu'ils ne bougent pas). Nous croisons d'autres phares et doublons des camions. C'est un nuage de poussière et une visibilité nulle à chaque fois.

Nous discutons nonchalamment religion. L'islam, les convertis, Ben Laden "reliable muslim", la fin du monde…

Arrivée sans heurt à la guest house. C'est finalement le coup de grâce, celui qui nous met à terre: les deux hommes ne nous demandent rien et Inam nous donne son numéro de téléphone: Nous sommes choqués.

Le lendemain, nous préparons notre trek bonus:

1) Youri et son frère sont présentés par le Lonely Planet comme deux alpinistes professionnels qui ont survécu à la mort d'une agence de tourisme soviétique. Ils peuvent organiser pour vous à peu près n'importe quel trek et sont dignes de confiance.
2) Youri et Sacha (son frère) nous sont recommandés par un baroudeur qui a fait avec eux le passage de Jiptik il y a deux semaines. Ils ont la soixantaine et aiment bien la vodka, mais connaissent leur affaire.
3) Youri et Alexander (Sacha) sont deux russes (très) bons vivants. L'ambiance est joviale, détendue. Ils sont bons et sûrement les moins chers de la ville. Troisième source qui désire rester anonyme et dont j'ai surtout oublié le nom et l'histoire (pauvre âme).
4) Et puis le CBT est introuvable dans la ville. Notre hôte, Danyar, dernière personne capable d'organiser quelque chose pour moins de 100$, est injoignable. Organiser soi-même ? Les chauffeurs de taxis sont égaux au reste du pays…

Quatre raisons qui nous font jeter notre dévolu sur les deux frères pour organiser notre dernier trek. Passer le col de Jiptik jusqu'à Sary Moghul et puis, de là, rejoindre le camp de base du pic Lénine pour un jour ou deux. Nous ferons équipe pour une semaine avec un couple d'Israéliens que nous avons déjà croisé à Karakol, Sefi et Sarit.

Youri parle un anglais avec un accent parfait, à en faire rougir un Britannique. Il est d'ailleurs professeur d'anglais ici. Lorsqu'il accompagne les touristes dans leur trek, il est interprète et cuisinier. Alexander est un ingénieur, il joue aussi le rôle d'organisateur et de guide. Il s'est cassé le bras il y a deux semaines en accompagnant des Espagnols, mais, tout le monde le sait, la vodka soigne bien son homme. Cela dit, ni l'un ni l'autre ne pourra nous suivre cette fois-ci, pour cause de cours, pour cause de bras.

Nous parvenons tout de même à dessiner un trajet de deux jours pour passer d'une vallée à l'autre. Sabir organisera tout sur place, c'est un brave homme. Cheval et guide pour 12$ la journée (imbattable); 5h de route pour 70$, nous n'arrivons pas a baisser le prix et la Concurrence (cf point 4) ne pourra faire mieux que 200$. Le RDV est fixé à 10h demain matin.

Ne resteront que quelques courses a faire.


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Détails de l'étape

Date d'arrivée :
05/10/2006
Pour y arriver :
?
Hébergement :
hôtel
Confort :
basique