Un an de vadrouille
152. Dilemme
Carthagène,
Colombie
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"Il est vivement déconseillé de visiter la Colombie, à l'exception des îles de San Andrès et Providencia. La plus grande prudence doit être observée à Carthagène (Cartagena), où des délinquants de droit commun ont assassiné, début 2007, deux touristes européens et un ressortissant français. Les déplacements dans les plus grandes villes du pays (Bogota, Cali, Medellin, Barranquilla) sont envisageables, mais seulement pour des raisons professionnelles impératives. Dans tous les cas, tout déplacement par la route est à proscrire."
A l'évidence, les consignes du ministère français des affaires étrangères n'encouragent pas le touriste à se rendre en Colombie. Agressions, enlèvements, attaques à main armée et même actes de terrorismes semblent menacer en permanence et partout, les fous téméraires qui s'y aventureraient.
Que faire alors de tous ces témoignages de voyageurs qui ne tarissent pas d'éloges sur la beauté du pays et la gentillesse de ses habitants ? Que croire des dires d'Elisabeth, une amie d'amie installée à Bogota, indiquant que de larges zones restent à l'écart du conflit opposant l'armée aux FARC ? Et faut-il ignorer le Lonely Planet lorsqu'il affirme que des précautions d'usage permettent d'éviter la plupart des risques ?
Nous nous sommes posés l'épineuse question de la Colombie à plusieurs reprises depuis notre départ. Y passer ou pas ? D'un coté, la tentation, de l'autre, les mises en garde. Puis je me suis retrouvé seul devant cette interrogation, Manouch ayant décidé de rejoindre sa chérie en Equateur sitôt le séjour au Costa Rica achevé. Finalement, la curiosité l'a emporté et j'ai acheté un billet d'avion pour ce pays fascinant. Suicidaire moi ? Sûrement pas ! Mais si nous avions suivi tous les conseils de prudence que nous avons reçus depuis notre départ, nous serions passés à coté d'une bonne partie de notre voyage… Iran, Ouzbékistan, Pakistan, Guatemala, Nicaragua… Autant de prétendus coupe-gorge d'où nous gardons pourtant de merveilleux souvenirs. Alors cette fois-ci encore, je me ferai mon idée par moi-même.
Je débarque à l'aéroport de Cartagena et monte dans le premier bus pour le centre ville. Tout a l'air normal.
Prolongations (24/04/2007)
3 jours déjà que j'ai posé mes valises à Cartagena et je ne m'en lasse toujours pas. Hautes maisons coloniales aux couleurs chatoyantes et balcons débordant de fleurs, rues pavées battues par les sabots des chevaux tirant des calèches, massives fortifications offrant de délicieuses balades avec vue plongeante sur le Pacifique… Cartagena n'usurpe en rien sa réputation de plus belle ville d'Amérique latine.
Et jour après jour, je suis retourné vers les nombreuses églises finement ouvragées, déambulant parmi les pigeons sur les placettes ombragées, suivant à l'occasion une partie d'échec entre deux (au moins) octogénaires. M'arrêtant dans des cantines bon marché pour avaler le "corriente", le repas colombien typique composé de viande, riz et frites, après une grosse soupe, faisant crépiter mon appareil photo à chaque nouvelle découverte, bercé en chemin par les rythmes latins sortant des bars et restaurants.
Ce soir pourtant je vais m'arracher au charme de cette ville. Ma sympathique logeuse qui m'appelle "querido" souhaiterait sans doute me garder encore un peu, mais la route m'appelle. 15 ou 16 heures de bus vont m'emmener dans le Centre-Est du pays, à San Gil. Une deuxième étape que je souhaite aussi belle que la première…
Détails de l'étape
- Date d'arrivée :
- 24/04/2007
- Pour y arriver :
- avion
- Hébergement :
- hôtel
- Confort :
- basique
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