Il est 4h15, l’heure de se préparer. J’essaie comme à l’accoutumée de gagner quelques précieuses minutes. Après 6 heures de recherches intenses, je viens en effet tout juste de trouver une position moins douloureuse sur la planche qui me sert de lit. Mon état, catastrophique la veille (mal de ventre doublé d’une encéphalite), est maintenant lamentable (juste l’encéphalite). Le moral est donc bon. Un paracétamol pour me donner du courage (je trinque avec Manouch), quelques dattes pour le sucre (j’attends des commentaires sur ce point), un peu d’ordre dans les affaires et je suis prêt. Il est maintenant 5h.

Nous regardons, un peu craintivement, ce sommet qui nous nargue. 1100 mètres de dénivelé s’offrent à nous. Nous nous élançons enfin. Le sentier poussiéreux et caillouteux ne s’embarrasse pas de détours. La ligne droite est le chemin le plus court entre un point A et un point B, mais certainement pas le moins fatigant en montagne. Nous nous élevons petit à petit, assistant hébétés au lever du Roi Soleil vers 6h. Le sentier s’élève encore et toujours, la difficulté croît. Nos estomacs vides commencent à s’attaquer à leurs propres parois. C’est dur mais, pour l’honneur de la France, nous ne fléchissons pas. Enfin, après 3h30 d’efforts, nous atteignons le sommet où nous attend un lac translucide bordé de neiges éternelles. Tels des étoiles en bout de course, nous nous effondrons sur nous-mêmes, après avoir dans un ultime effort, immortalisé l’instant sur support numérique.

Étrangement, nous retrouvons toutes nos facultés dans la descente, sautant comme de jeunes cabris fougueux d’une pierre à une motte de terre. Notre guide peine à suivre (du moins nous aimons à le penser).

A l’arrivée, le manque de sommeil et les efforts consentis nous assomment définitivement. Dans la Land Rover qui nous redescend vers le monde civilisé, j’ai toutes les peines du monde à empêcher Manouch, profondément endormi malgré les cahots, de s’écrouler sur le chauffeur. La tête de mon joyeux compère sonne l’Angélus, tantôt à droite sur la vitre de la portière, tantôt à gauche sur mon épaule. Et dire que certaines personnes ont besoin de somnifères…

La Land Rover fait place à un taxi qui nous emmène a Ardabil, notre prochaine étape. Nous roupillons de concert sur la banquette arrière

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Détails de l'étape

Date d'arrivée :: 09/08/2006
Pour y arriver :: transports locaux, voiture
Hébergement :: autres
Confort :: basique

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